REDD+ au Sénégal

Actuellement, le Sénégal n'est pas un pays REDD+, cependant il a entamé sa phase de préparation pour une adhésion formelle. En outre, le Sénégal est signataire des conventions internationales alignées sur la REDD+, et a mis en place des instruments qui traitent des questions liées à la gestion durable et à la conservation des forêts.

Il s'agit notamment du Plan Sénégal Emergent (PSE)et de programmes et stratégies tels que le Programme de Stratégie d'Accélération de la Cadence Agricole au Sénégal (PRACAS), le Programme d'Urgence de Développement Communautaire (PUDC), la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) et la Contribution Nationale Déterminée (CDN) dans le cadre de la CCNUCC.

Un certain nombre d'instruments administratifs, réglementaires et législatifs visant à soutenir le développement des secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'élevage et des forêts tout en assurant la préservation et la gestion durable des forêts ont été adoptés, notamment des lois, codes et chartes tels que la loi d'orientation pastorale agro-sylvo (LOASP) et les lois sur la biodiversité et les zones marines.

 

Projets en ligne avec REDD+ au Sénégal:

Un certain nombre de projets de développement et de conservation mis en œuvre au Sénégal ont été conformes aux objectifs de réduction des émissions de REDD+ liés à la déforestation et à la dégradation des forêts, et ont visé la conservation et la gestion durable des forêts ainsi que le renforcement des stocks de carbone forestier avec l'engagement des communautés.

Ainsi, entre 2014 and 2017 un projet pilote REDD+ a été mis en œuvre au Sénégal in the community of Bandafassi. Ce projet de Pilotage de la surveillance REDD + et des chaînes de valeur des produits forestiers non ligneux pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre dans les communautés rurales de Bandafassi a été mis en œuvre par l’Agence Nationale des Ecovillages (ANEV), AGRO ECO Services, le Centre National de Recherches Forestières (CNRF), le Groupe d'Intérêt Economique GIE Wakilaaré I, le Groupement de Promotion Féminine (GPF) Foussatawu en partenariat avec Arbonaut Ltd sur une durée de 35 mois. Le financement a été assuré par le Nordic Development Fund (NDF).

L'Initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS)) est le plus important des projets visant à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts au Sénégal (cfr. section sur l'expérience de l’IGMVSS au Sénégal).

A cela s'ajoute un ensemble de programmes et de projets alignés sur la REDD+, généralement sous la tutelle de la Direction des Eaux et Forêts, de la Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS).

Le Programme de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution (PROGEDE)), en deux phases de 1998 à 2004 et de 2007 à 2008, visait à promouvoir la gestion durable des ressources forestières par les communautés locales et il a été financé par la Banque mondiale, le Fonds mondial pour l'environnement et les Pays-Bas, avec la participation du gouvernement sénégalais. Le PROGEDE a couvert l'ensemble du territoire sénégalais.

Le projet Systèmes de production intégrés pour la gestion durable des ressources naturelles en Moyenne et Haute Casamance (PSPI) est intervenu dans huit communautés rurales de la région de Kolda, zone forestière de la Casamance : Karantaba, Kolibatang, Nianga, Simbandi Brassou et Tanaff dans le district de Tanaff ; Dioulacolon ; Bagadadji dans le district de Dabo et Diannah Malary dans le district de Diendé. Elle a été réalisée en trois phases : De janvier 1994 à décembre 1996, de janvier 1997 à décembre 2000 et de janvier 2001 à décembre 2004. Ce projet visait à renforcer les capacités des structures décentralisées compétentes en matière de gestion des ressources naturelles dans l'exercice de leurs fonctions statutaires. Il a été financé par l'Allemagne.

Le Projet de reboisement côtier (PRL) financé par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) était un programme quinquennal (2000 - 2005) de fixation des dunes qui s'est concentré sur les Niayes, sur la côte nord du Sénégal. Le financement de ce projet de restauration de la forêt des Niayes a été négocié dans le cadre de la composante de séquestration du carbone du Mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole de Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Le projet de développement forestier intégré communautaire (PRODEFI) a également été financé par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) entre 2000 et 2008.

Le Programme d'appui au développement forestier (PADF) visait à conserver le potentiel forestier et les équilibres socio-écologiques, ainsi qu'à répondre aux besoins des populations en biens et services fournis par les forêts, les zones boisées et les arbres hors forêt. Il a été financé par les Pays-Bas. Les régions d'intervention étaient Thiès, Saint Louis, Diourbel, Fatick, Louga, Kaolack et le département de Vélingara.

Le projet Programme de gestion intégrée des écosystèmes dans quatre paysages représentatifs du Sénégal (PGIES) avait pour but de:

  • promouvoir la gestion intégrée des écosystèmes (GIE) et la biodiversité d'importance mondiale au niveau communautaire ;
  • réduire les émissions de gaz à effet de serre par la séquestration du carbone;
  • prévenir la dégradation de 4 écosystèmes choisis pour représenter les principaux types d'écosystèmes du Sénégal;
  • le renforcement du cadre institutionnel et la mise en place d'incitations innovantes à la conservation;
  • le suivi des impacts du développement sur la biodiversité et les bilans carbone sur une période de dix ans à partir de 2002.

Il a été financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le projet s'est déroulé dans les réserves de faune et les réserves sylvo-pastorales adjacentes des steppes de Ferlo ; dans le parc national du Niokolo Koba et les forêts classées comme périphériques dans la zone sud-est soudano-guinéenne ; dans les Niayes, y compris les dunes côtières et la réserve de Guembeul ; et dans le parc national du delta du Saloum, avec les forêts classées et les mangroves associées le long de la zone côtière du sud-est.