Les activités de renforcement des capacités menées par le projet au cours des deux dernières années ont aidé les parlementaires sénégalais à mieux comprendre les défis auxquels est confrontée la mise en œuvre de la Grande Muraille verte, de REDD+ et de la comptabilité économique environnementale au Sénégal. Sur la base des informations recueillies dans les études nationales de préparation législative et institutionnelle commandées avec l'appui du FEM, les parlementaires ont saisi l'occasion du débat en plénière sur le projet de loi de finances 2022 pour porter les préoccupations de leurs communautés à l'attention des autorités gouvernementales. Ce tour d'examen du projet de loi sur le budget 2022 s'est appuyé sur un tour précédent au niveau technique en commission qui a eu lieu quelques jours auparavant.
Le débat peut être suivi sur https://www.youtube.com/watch?v=F-cGRFhjhqE
Interventions des députés : Députée Juliette Paule Zingan à 6', Député Demba Keita à 11' (en Wolof) ; Députée Aïssatou Cissokho à 28' (en Wolof) ; Député Licka Ba à 28' ; Députée Fatou Sene à 40' (en Wolof).
Après avoir remercié le Ministre de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD), la Députée Juliette Paule ZINGAN a pris la parole pour signaler qu'elle était très préoccupée par le rythme de préparation et de mise en œuvre des activités REDD+ au Sénégal. Ainsi, rappelant l'étude commandée par GLOBE pour évaluer dans quelle mesure les cadres juridiques nationaux sont conformes aux spécifications internationales pour les projets REDD+, et pour définir la meilleure façon d'assurer le succès de la mise en œuvre de REDD+, elle a indiqué que les lois, les règlements et les politiques doivent être modifiés. Dans ce sens, elle a proposé que pour faciliter la mise en œuvre du mécanisme de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), le MEDD s'oriente vers des réformes du Code de l'environnement, du projet de loi sur la biodiversité et du projet de loi sur le littoral pour mieux prendre en compte la REDD+ dans les cadres législatifs et réglementaires. Elle a réitéré la volonté de GLOBE Sénégal d'accompagner le MEDD et a encouragé le Gouvernement à s'approprier la REDD également dans le cadre de la Grande Muraille Verte.
Dans son discours, le Député Demba KEITA, originaire du Sud de la Casamance, région riche en forêts, a évoqué le rôle des forêts dans l'adaptation au changement climatique. Selon lui, les forêts peuvent aider à atténuer l'impact en stockant le carbone présent dans la végétation et le sol, en séquestrant le CO2 supplémentaire (atmosphère et écosystèmes naturels). De plus, elles peuvent protéger l'intégrité des écosystèmes car elles sont des zones tampons pour le climat local mais surtout pour une richesse en capital naturel (eau et cycle hydrologique, ressources halieutiques, agriculture, etc). Abordant la question de la Grande Muraille Verte, il a rappelé que l'étude commandée par GLOBE Sénégal a fait des recommandations importantes pour faciliter l'action des acteurs. Toujours dans son discours, il a salué les initiatives du gouvernement en matière de politiques de développement territorial et de réduction de la pauvreté, dont la Grande Muraille Verte pourrait servir de stratégie de planification pour la gestion et la valorisation du capital naturel des collectivités territoriales.
Selon le Député Licka BA, malgré les impacts des changements climatiques sur les populations africaines, il y a encore des statistiques en baisse en termes de couverture forestière dans les pays de la Grande Muraille Verte, et les pays ne sont pas à jour en termes de contributions. Il a félicité le Sénégal pour sa contribution d'environ 400.000.000 de francs CFA conformément aux directives du Président de la République à l'occasion du conseil présidentiel sur la Grande Muraille Verte. Par ailleurs, l'honorable député Licka BA a insisté sur l'importance de l'implication des populations vivant sur le tracé de la Grande Muraille Verte. En fonction de leur situation géographique, elles pourront bénéficier de formations, notamment dans le cadre des programmes de plantation d'arbres fruitiers et de reboisement, a-t-il précisé.
Dans son discours, la Députée Fatou SENE a noté que la lutte contre l'insécurité alimentaire dépend fortement de la réussite de la Grande Muraille Verte. Selon elle, la GMV pourrait avoir un impact massif sur le développement avec le reboisement en arbres fruitiers, qui sont considérés comme l'un des atouts majeurs pour l'avenir des pays de la GMV. La reforestation est à la fois un mécanisme de lutte contre le réchauffement climatique et de développement durable. Elle l'a décrit comme un moteur de l'emploi vert avant même d'aborder la question de son intégration dans la contribution déterminée au niveau national (CDN).
Enfin, la Députée Aissatou CISSOKHO a mis l'accent sur la mission de l'Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASRGM). Elle a appelé le MEDD à encourager les investissements du secteur privé pour améliorer la résilience et l'adaptation au changement climatique. Elle a déclaré qu'un cadre juridique beaucoup plus incitatif est nécessaire pour que les entreprises reboisent et contribuent à la Grande Muraille Verte. Sans investissement, le défi serait encore plus grand, et la reforestation sera l'une des solutions naturelles les plus efficaces à la crise climatique.
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